1er réseau féminin de Business Angels en France et en Europe
Business Angel, c’est arrivé comment ?
En 2010, j’ai voulu monter une structure indépendante de fundraising pour les universités et la recherche. Malgré de bons soutiens institutionnels, le paysage académique n’était pas encore prêt à la recherche de ce type de financements et c’est alors que j’ai réfléchi à investir en nom propre dans des sociétés innovantes.
Mais comment les trouver ? J’avais bien déjà participé dans les années 2000 à des tours de love money pour des amis mais il faut bien l’avouer sans trop de succès. Je souhaitais maintenant « professionnaliser » mon approche et investir avec une logique de diversification. C’est pour cela que je me suis rapprochée des réseaux de BA. Je suis allée à 2 ou 3 réunions dans des réseaux généralistes, essentiellement masculins où je me sentais un peu perdue. Puis mes voisines et amies Evelyne (Brugère) et Florence (Richardson) m’ont invitée à une session de FBA dans laquelle je me suis tout de suite reconnue et sentie épaulée pour mes premiers investissements.
Quels sont vos critères d’investissement ?
Je ne cible pas de secteur en particulier et je dois avouer que je n’accorde qu’une attention modérée aux business plans qui nous sont présentés car ils ne sont pour moi qu’une « photo » des ambitions à l’instant t.
En revanche j’attache la plus grande importance au potentiel du marché (scalabilité) ainsi bien sûr qu’à l’équipe fondatrice.
Même si le projet est très beau, je n’investis pas sur une équipe avec laquelle je ne me sens pas à l’aise et si j’ai un conseil à donner c’est de toujours écouter son intuition, notamment en ce qui concerne l’humain.
Si j’ai un faible pour les projets avec une forte composante R&D ou innovation, j’essaie de n’investir que dans des projets qui n’auront pas d’impact social ou écologique négatif.
Enfin, je regarde aussi la valorisation car je ne suis pas mécène et j’espère réaliser un ROI satisfaisant sur l’ensemble de mon portefeuille.
Un investissement qui vous a marqué ?
Tous me passionnent mais c’est souvent dans la douleur que l’on apprend le plus.
Lorsque j’ai rejoint le réseau j’ai réalisé simultanément 2 investissements.
Le premier, dans une biotech, principalement guidée par une motivation de « sauveur » (afin de guérir des pathologies rares), et le second mue par la rationalité d’un projet ambitieux dans le secteur hospitalier.
Le second nous a offert une belle sortie très rapide et m’a permis de réinvestir dans de nouveaux projets. Malgré ce beau succès, je reste finalement plus marquée par les montagnes russes du premier projet que j’accompagne au CS depuis maintenant presque 10 ans (le temps est très très long dans les biotechs), qui a failli mourir plusieurs fois, et est ressuscité autant de fois. Projet dont je ne sortirai vraisemblablement pas positivement, après de multiples augmentations de capital et donc une forte dilution, mais « grâce » auquel j’aurai vécu nombre de situations complexes et beaucoup appris sur le plan humain.
Que diriez-vous pour donner envie de tenter l’aventure FBA ?
Apprendre l’investissement, s’ouvrir à l’innovation et participer à des aventures humaines passionnantes au sein d’une communauté bienveillante.
Une phrase inspirante ?
« La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles mais d’échapper aux idées anciennes. » Keynes
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